20100710

12'00 N, 61'44 W

Hog Island, Grenade
2 août 2010


Belle visite de Gil le terrible et Hélène la sage pour une semaine. Avons visité l’île en voiture et sommes retournés quelques jours aux Tobago Cays. Rebonjour les tortues et bonjour le baracuda et les raies. Pleins de choses à se dire et beaucoup de temps passé ensemble. Superbe.

Nous voici à l’abri pour la saison des ouragans. Grenade est rarement touché. Avant Ivan en 2004, le dernier à avoir frappé l’île remontait à plus de 50 ans. La météo est suivie avec une attention particulière. Plusieurs bateaux passent la saison des ouragans ici. Chaque matin à 7h30, tous syntonisent le canal 68 sur la VHF pour le « cruisers net » quotidien. On y discute bien sûr de météo, mais aussi d’activités à faire, de biens à vendre, etc. Les équipages s’entraident avec des échanges d’infos ou de services. Une petite vie communautaire. C’est cool, mais pas beaucoup de familles. Certains membres de l’équipage se sont mis au yoga et à l’aquarelle, cours offerts gratuitement par d’autres navigateurs.

Quantité surprenante de bateaux québécois. Le jeudi, les équipages organisent des « pot luck ». Chacun amène un plat et tout le monde pige. Bons échanges variés, toujours de nouveaux apprentissages. Incroyable la quantité d’information échangée lors de ces rencontres. Ca fait 2 parties de volley ball qu’on se tape tous ensemble. C’est bien, mais Fred s’est fait une entorse au dos lors d’un plongeon trop ambitieux pour ses lombaires. Merci Pierre pour tes Naproxen.

On prépare le bateau pour le Pacifique. Après maintes lectures, le meilleur agencement de voile trouvé pour la traversée est un double génois avant supporté par une paire de tangons. La grande voile demeurera enroulée dans le mât. Fournisseur identifié, prix négocié, voile commandée. Avons installé des panneaux solaires avec de bons résultats. Le soleil fournit tous nos besoins énergiques sauf pour la désalinisation. Nos avons ainsi coupé de moitié l’utilisation de la génératrice de bord. Grenade est une des dernières escales où un bon choix d’équipement est disponible. Optimisation des espaces de rangement, évaluation des stocks de nourriture nécessaires, revue des systèmes de bord, évaluation des pièces de rechange requises. On creuse et recreuse et on s’amuse un peu aussi. L’école est finie pour l’été.

12'38 N, 61'21 W
Tobago Cays, St-Vincent
15 juin 2010


















Escales à Wallilabou, Young Island, Bequia, Canouan et finalement Baradal. Sommes ancrés dans le lagon. Parc marin protégé plein de tortues de mer. Très abondantes et peu farouches, l’équipage a passé de longs moments sous l’eau à les observer. En gardant ses distances, il est doux de nager sous l’eau avec elles, particulièrement avec les plus vieilles (peuvent vivre jusqu’à 80 ans). Smmooooth. Aucune habitation dans les alentours. Il n’y a que nous, les étoiles, les autres bateaux et les tortues. Nous quittons l’équipage de Sakatia avec qui nous naviguons depuis la Guadeloupe. Effectuant un tour du monde, ils doivent retourner en Suisse pour quelques mois. Ils laisseront le bateau en cale sèche en Martinique. Nos filles et les leurs étaient comme les doigts de la main. Grosses larmes. On espère se retrouver dans le Pacifique. A plus tard les copains.

13'49' N, 61'05 W
Anse aux Pitons, Ste-Lucie
4 juin 2010














Sommes ancrés dans l’Anse aux Pitons, tout près de l’hôtel où nous avons fait notre lune de miel (12 ans déjà!). Endroit magique, particulièrement la nuit lorsque le ciel est dégagé. Les Pitons sont comme 2 tours qui montent vers les étoiles. Plus d'étoiles que de noir dans le ciel. Avons profité des bains thermiques et visité les fumerolles (source volcanique). Les filles expérimentent le ski nautique sur planche de body surf derrière l’annexe. Gros sourires et petits yeux salés. Sur la photo, notre bon "Dorénavant" pose devant le Petit Piton. Les St-Luciens s'amusent à courser à moto dans les rues, notre taxi est arrivé en sens inverse...


14'44 N, 61'10 W
St-Pierre, Martinique
18 mai 2010

Belle navigation au près. Le bateau est très rapide et fend bien la vague. Atterissage à St-Pierre. Ancienne capitale de la Guadeloupe et important port de commerce, la ville et la population (30 000) périrent lors de l’explosion du volcan en 1902. Avons visité le musée et lu les témoignages des premiers secours. Les autorités ont tenté de calmer les gens face aux signes précurseurs: fumée, tremblements de terre, oiseaux, mammifères et reptiles qui quittent la montagne. Pas clair pourquoi ils n'ont pas ordonné l'évacuation. Préserver le commerce ? Même le gouverneur de l'île et son épouse sont demeurés sur place et ont péri. Ce type de volcan (Peléen) ne génère pas de coulée de lave, il explose d'un coup. Tout s'est passé très vite. La ville fût reconstruite, mais n'a jamais retrouvé l'éclat ni l'importance d'antan. Plusieurs navires ont brûlé et coulé dans la rade où nous étions ancrés. Avions l'impression d'être dans un grand cimetière. Mauvais "vibe", même pour nous qui ne croyons pas à ces choses. Bye Bye. Déménageons vers la capitale Fort-de-France où nous louons une voiture pour explorer l'île. Un banc de dauphins tachetés (photo) nous a accompagné. Devaient être une centaine. Mélanie n'a pu résister, elle s'est jetée à l'eau amarre en main. Le voilier l'a tiré pendant que les dauphins tourbillonnaient autour. Il lui fallu un bon 5 minutes pour arrêter de rire une fois remontée à bord. Les filles ont dû se fâcher.




















15'34 N, 61'29 W
Prince Rupert Bay, Dominique
14 mai 2010

Lorsqu'on bouge, on consulte bien sûr les prévisions météos mais également les prévisions "locales". Vers quoi se dirige-t-on ? Pour ca, on se réfère à un site web qui contient une foule d'infos pour navigateurs (http://www.noonsite.com/). Pour la Dominique, nous étions avisés à la prudence. Ne pas laisser le bateau sans surveillance. Nous avons été surpris par l'accueil chaleureux des gens de la place. Un dominicain patrouille maintenant l'ancrage la nuit. Son salaire est payé à même les profits réalisés lors de BBQ hebdomadaires organisés pour les gens ancrés dans la baie. Ca marche. La Dominique est belle, mais pas pour ses plages. Il n'y en a pas, ou presque. Ses terres, ses cultures, ses forêts, ses gens. C'est ici que s'est tourné "Pirates des Caraibes".

Avons passé une journée à explorer l'île avec Alec, un chauffeur de taxi. Nous avons visité la réserve des indiens Caraibes, le dernier regroupement des féroces premiers habitants de ces îles. Afin de nourrir les esclaves des plantations, le capitaine Blight (Bounty) a été chargé à un moment de sa carrière de ramener de Polynésie l'arbre à pain. Pousse vite et donne plein de fruits. Les noirs protestèrent et refusèrent d'en manger, les indiens Caribes nous en ont servi. Le fruit est broyé et mélangé à la noix de coco. La pâte est cuite sur feu de bois. Nous on a aimé. Deux galettes ont suffit pour rassasier la famille au diner. Les gens ici n'ont pas faim. Des arbres à fruit partout. Pour nous faire goûter les différentes variétés de mangue, Alec arrêtait la voiture et en ramassait dans la rue. Même chose pour les noix de coco. Un peu plus compliqué pour les bananes, il devait traverser la rue. Escale aux "Emerald Falls", patrimoine de l'Unesco. Baignade en famille dans les chutes. Au retour, Fred termine la journée en allant pêcher le souper avec copain Dominicain. Île à revisiter.


16'18 N, 61'48 W
Anse Deshaies, Guadeloupe
30 mars 2010













Sommes arrivés dans la charmante baie de Deshaie sur la côte Ouest où petite dame nous apporte baguettes et chocolatines en annexe chaque matin à 7h. Alternons entre Pointe-à-Pitre et Gosier, faisons nos courses au Marché ouvert de la rade, visitons maison du cacao, du café, distillerie de rhum, plantation de canne à sucre, de bananes. Visitons Musée Scholcher (qui a fait abolir l'esclavage de façon définitive dans les îles françaises après que Napoléon l'eût rétablit). Île appartient à la France, se voit dans le niveau de vie des gens ici. Le contraste est frappant avec les autres îles indépendantes, surtout la Dominique. Sont-ils plus heureux ? Pas sûr. Avons reçu la visite de mamie Carmen pour une belle semaine remplie d’activités. Ça nous a fait du bien. Une vraie insulaire.




16'48 N, 62'13 W
Little bay, Montserrat
27 mars 2010












L’île de Montserrat fut spectaculaire. Sa capital Plymouth fut détruite par une éruption volcanique en 1995. Un périmètre de sécurité est toujours en vigueur, le volcan travaille encore. Avons passé une journée à visiter l'île avec chauffeur de taxi. Nous avons été en mesure de naviguer à 2 miles de la côte ouest de l’île. L’alizé poussait les émanations du volcan de notre côté. Particulier de voir les ruines de l’ancienne capitale, du souffre plein le nez et de la cendre plein les lunettes.


Statia (17'28 N, 62'59 W)
St-Kitts (17'16 N, 62'43W)

Nevis (17'08 N, 62'38 W)
20 au 27 mars 2010















Belles îles tranquilles. Facile en voilier de passer un jour ou un mois au même endroit. Ici, ce fût plutôt rapide. St-Kitts et ses singes. Les colons francais les ont importés comme animaux de compagnie, aujourd'hui ils sont plus de 30 000. Joie pour les touristes, horreur pour les locaux. Ils bouffent les récoltes, les locaux les bouffent en retour. Le combat fait rage. Parait que c'est bon. Trop cute pour notre appétit. Lorsque les paquebots accostent, les singes envahissent le port attachés à leur maître. 5$ us la photo, Ahhh ! ohhhh! Cute !!!! Difficile d'évaluer l'issue de la guerre. Alliance possible ?

En parlant de guerre, le Fort Brimstone est quelque chose à voir. A la fine pointe de la technologie pour son époque, il fallu plus de 90 ans pour le construire. Monter toutes ces pierres là haut...le travail d'esclaves. Théâtre d'affrontements héroiques entre Francais et Anglais, il y a des fantômes qui s'y promènent (selon gardien, derrière caserne des soldats). Bonjour ? Is anyone here ? We're friends now. Rien vu. Après un long siège, les Francais victorieux ont permis aux Anglais de quitter le fort avec uniformes, étendars, tête haute et honneurs. Traitement inhabituel pour le camp vaincu. Ils s'étaient bien battus. C'est ici que Freedom 4 nous quitte. Have a nice trip back home friends.

17'38 N, 63'15 W
Saba Marine Park, Saba
25 mars 2010
















Avons changé de mode, moins de bords de voile et davantage de pas. Avons marché sur Saba, la rugueuse. Île volcanique aux bords escarpés, elle n’offre pas de bon ancrage et pas de marina où s’abriter. Pas moyen d’y atterrir en jet non plus. La piste d’atterrissage est aménagée sur la seule partie plate de l’île et c’est court. Pas moyen de s’y essouffler en faisant son jogging. Pas beaucoup de touristes et à peine 2000 habitants, dont 500 sont inscrits à l’école de médecine spectaculairement construite dans une petite vallée là-haut, loin des distractions.
La rugueuse ne s’est pas laissée amadouer facilement. La houle qui borde ses côtes…de la houle de professionnel. Afin de protéger les coraux, on ne peut y jeter l’ancre. Obligatoire de s’amarrer à des bouées maintenues par le «Saba Conservation Foundation». Manger dans la houle, ca s’apprend, mais y dormir, c’est autre chose. Souvenez-vous, sous la coque, il y a la quille. Un beau gros pendule de 7000 livres. Une petite poussée et hop…gauche, droite, gggauche, ddddroite, ggggggauche,ddddddroite. Couché sur le dos, le ventre, le côté, rien n’y fait. On y constate la grande élasticité de notre peau, surtout couché sur le dos. On ne glisse pas sur le drap (fait chaud), mais le corps bouge d’un bon 2 pouces de part et d’autre. Lorsqu’on tente de se relaxer les muscles pour faire dodo, on peut sentir le contenu de notre abdomen rebondir sur nos hanches. GGGGGauche, ddddroite. On finit par compter les oscillations pour s’endormir, ironique.

Pas de plage pour y approcher en annexe. La bête ne veut pas de touristes. On monte sur l’île à partir du port plus ou moins aménagé. Une gentille de la place nous a dit que les infrastructures y sont régulièrement avalées par les tempêtes. Pas assez d’achalandage pour justifier de gros investissements portuaires, alors on garde ça simple. Avons dû attacher le zodiak à une barque de pêcheur pour empêcher la houle de le projeter sur le quai. Une grosse génératrice Caterpillar avec deux cheminées bruyantes fournissent l’île en électricité. Opérée dans le port, près du diesel livré par bateau. Accueil inaccueillant. Rien pour attirer les masses.
Une fois dessus….après ces efforts….beau comme ça s’écrit pas. Presque pas d’auto, pas de trafic. Abruptes les pentes, la rugueuse ne veut de personne. Avons vu voiture déraper en descendant le plus doucement possible une de ses côtes. Pas de problème pour nous qui sommes à pied et se dirigeons en sens inverse. Up ! Flancs volcaniques fertiles, s'élevant à près de 900 mètres, forêt tropicale luxuriante grâce à l'humidité des nuages qui s'y accrochent, douce brise qui se promène avec nous, paradis terrestre. Sommes montés jusqu’au sommet de l’île, perché dans les nuages. Rosemarie a demandé si nous allions voir mamie.

On dit que les gens originaires de l’île y sont férocement attachés. Plusieurs exilés reviennent y mourir. Les plus vieilles maisons ont toujours un cimetière familial aménagé dans la cour arrière. Endroit unique. Parlez-en pas trop, certain que la rugueuse va réveiller son volcan si trop de gens lui marche dessus.

18'05 N, 63'06 W
Baie de Marigot, St-Martin
12 février 2010


Quantité d’entreprises spécialisées dans le nautique. Nous en avons profité pour faire quelques modifications au voilier. Beaucoup de navigation au portant à faire bientôt, nous avons acheté un tangon et fait installer l’accastillage nécessaire pour stabiliser le génois. Belle grande île divisé entre la France et la Hollande. Le lagon intérieur offre un très bon ancrage protégé. Eau un peu chargée de matière de toute sorte…donc pas de baignade. Favorisons la Baie de Marigot. Goûtons à la France. Les derniers bulletins météos transmis sur VHF nous provenaient de la NOAA (USA). Voix générée par ordinateur, infos claires, précises, concises, ternes. Nous voici maintenant exposés à :" Quelques ondées viendront perturber la quiétude du ciel de notre île...l'astre du jour reprendra graduellement la place qui lui revient." Le tout enrobé d'une voix flutée. Rafraichissant, on l'écoute en famille tous les jours (puis allons sur le site de la NOAA pour les prévisions).

Avons reçu la visite de Jean et Pierre-Antoine pour une semaine. Faisait un bail qu’on les avait pas vu. Nous avons fait le tour de l'île et une courte navigation vers l’île de St-Bathélemy. L’avons explorée en scooter 125cc. Superbe journée à sillonner les moindre raccoins de ce petit paradis.


18'30 N, 64'53 W
St-Thomas Harbor, St-Thomas
4 février 2010


Nous voilà ancrés aux abords de la capitale Charlotte-Amalie. C’est bien, sans plus. Des hordes de touristes débarquent chaque jour des bateaux de croisières pour du shopping sans taxes. Une grande et longue rue bordée de boutiques. Les locaux ont parfois de la difficulté à sourire, ca se comprend. Impressionnant de voir ces hôtels flottants manœuvrer dans le petit port plein de bateaux ancrés. Avons magasiné 2 heures, passés 4 jours puis levés l’ancre. Port jetset mégayacht.



17'58 N, 67'14 W
Puerto Rico
24 janvier 2010


Ceux qui nous ont précédés sur la route qui sépare la Floride des Antilles nous ont mis en garde contre 2 passages : le Gulf Stream et le Mona Passage. Lorsque le vent est contraire au fort courant, la mer se lève et les vagues sont courtes et abruptes. Le bateau ne glisse pas, il tape. C’est très inconfortable et bruyant. La traversée du « Mona Passage » s’est bien déroulée malgré une mer mouvementée. Freedom 4 nous accompagnait. Au départ, le plan était de faire escale pour la nuit si les conditions n’étaient pas bonnes. Mona Island, un îlot appartenant à Puerto Rico se trouvait à mi-chemin. Sur les lieux, nous constatons que la passe à franchir pour se protéger des vagues est trop étroite et trop près du bord. Nos amis sont du même avis. La houle fait rouler le bateau à l’ancre. Si on reste, sommeil sera difficile. La décision est prise. Après souper, on lève l’ancre pour franchir les derniers miles de nuit.

On ne s’est pas attardé à Puerto Rico. Nous avons navigué la côte sud en ne faisant que de courtes escales pour dormir. L’île ne nous intéressait pas trop. Avec du recul, on a peut-être manqué quelque chose. Nous avons hâte de rejoindre St-Martin. Pour nous, c’était le fil d’arrivé, le début des vents et courants favorables, la fin du moteur.

18'07 N, 68'33 W
Punta Cana
18 janvier 2010


Nous avons longé la côte nord de l’île pour nous rendre à Punta Cana. Face au vent et aux vagues, la distance s’est parcourue à moteur. Pas de bon ancrage disponible à Punta Cana et les environs. Nous avons passé 2 semaines en marina. Très beaux sites avec tout plein de choses à faire, l’équipage a apprécié. Avons rencontré une famille de Calgary qui s’est rendue ici depuis le Canada avec leur Catalina 46 (Freedom 4). Gens très sympatiques, on fera un bout ensemble. Nos mettons les voiles le 23 au matin, direction Puerto Rico. A la sortie de la marina, nous apercevons finalement une baleine. Elle sort de l’eau, se cambre et retombe sur le côté dans un gros splash blanc. La grosseur ? A quelle distance ? Grosse et proche.

19'54 N, 70'57 W
Lupéron, République Dominicaine
9 janvier 2010















La navigation depuis South Caicos s’est fait au près par vents du sud-est 15 à 20 nœuds. Sommes partis en matinée et avons rejoint le petit village de Lupéron à l’aube le lendemain. Notre traversée a croisé le parcours migratoire des baleines à bosses, ce qui nous a tenu en haleine une partie de la nuit (baleines dorment à la surface). Nous étions en pleine saison des amours et le lieu de rendez-vous était à environ 70 miles à l’est de notre route (Silver bank). Finalement rien vu.

Situé dans une baie entourée de montagnes, les eaux bordant le village de Lupéron sont d’un calme plat, même par mauvais temps. Beaucoup de voiliers y jettent l’ancre, beaucoup y sont depuis plusieurs mois. Vivre ici ne coûte rien, les gens y sont animés et envahissent les rues tous les soirs de la semaine.

Nous sommes arrivés ici la veille du tremblement de terre en Haïti. Hispaniola est divisée en deux parties : Haïti à l’ouest et la République Dominicaine à l’est. Lupéron est situé à environ 250 km de Port-au-Prince. Le jour du séisme, nous étions attablés sur une terrasse. Les piliers et le toit se sont mis à danser quelques secondes puis tout s’est arrêté, rien n’a lâché. Les gens ont tous continué à faire ce qu’ils faisaient quelques secondes plus tôt, inconscients de l’ampleur de la tragédie. Les services de secours et les infrastructures sanitaires étaient très rudimentaires où nous étions situés et la République Dominicaine est considérée comme étant la voisine riche d’Haïti… Ces gens ont dû vivre l’enfer.

Le jour avant notre départ vers Punta Cana, nous avons reçu un appel de détresse au VHF. Un Baltic 46 pieds était pris sur un récif à l’extérieur de la baie. La houle tombait dessus par gros paquets. Un mètre cube d’eau pèse une tonne, ca faisait kaboum. Comme nous arrivions avec le pneumatique, la quille s’est détachée et le bateau s’est couché sur bâbord. Le capitaine a sauté dans notre annexe, emportant avec lui portefeuille et passeport. Son voyage avait commencé en Italie. Le récif qu’il frappa n’apparaissait pas sur son traceur de carte. Le type était fatigué, il n’a pas remarqué les lames qui brisaient sur les hauts fonds.

Le lendemain, nous sommes retournés avec lui sur le site du naufrage. La mer s’était calmée. Le bateau s’était fait pousser sur la côte pendant la nuit. Il ne restait rien. Complètement broyé. Des morceaux de bois, flottaient dans une grande nappe de diesel entre le récif et la côte. Nous lui avons donné un t-shirt, des shorts, des souliers, une brosse à dent. Un taxi le conduisit à l’aéroport le lendemain. Il retourna en Italie. Il n’avait pas d’assurances.

Lupéron fut inoubliable.

21'46 N, 72' 14 W
Turks & Caicos
2 janvier 2010


Très excellente et très merveilleuse année 2010. De gros mercis pour les cadeaux (hamac, GPS, antenne WiFi, cadeaux des filles, DS de Rosemarie, jeux de DS). Avons tenté de rembourser Guy, mais il s'est fâché (claque les portes maintenant). Camille et Rosemarie remercient beaucoup pour les cadeaux reçus, des heures de plaisir en perspective (ici Camille, merci. Ici Rosemarie merci aussi beaucoup). Ca manque un peu d’enthousiasme, on l’admets. Elles ne comprennent pas trop votre contribution…c’est le travail du Père Noel et des lutins. Nous leur avons dit que vous étiez les collaborateurs du Père Noel cette année, sorte de facteur…Voulons pas que le choc soit trop brutal. L’an prochain, peut-être.

C'est grand les Iles Turquoises, on va se diriger vers Long Cay puis Big Sand Cay (50 miles nautiques) d'où nous prendrons nos pilules et attendrons les conditions propices pour traverser vers la République Dominicaine. Sous la même latitude, mais à 70 miles à l'est de Big Sand Cay se trouve le sanctuaire marin du Silver Bank. Des milliers de baleines à bosse y viennent chaque année en provenance de l'Atlantique Nord pour s'y reproduire. Sommes en pleine saison des amours. Avons jonglé avec l'idée de s'y rendre mais conditions peu propices. Ancrage difficile dans 60 pieds d'eau, peu de protection offerte par les récifs et mammifères marins de 50 tonnes en chaleur. Que penseraient-ils du voilier ? Un compétiteur ? La quille pend 5 pieds sous la coque et se termine par un bulbe en acier trempé. De quoi faire jaser les baleines. On verra bien.

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