TELUK CENDERAWASIH

 

MANOKWARI, INDONÉSIE (00. 51'8’’S, 134. 04'2E’’)

27 juin 2012 

         

Nous voici ancrés au fond d’une petite baie étroite, entourée de maisons sur pilotis, de porcs, de poulets, de mosquées, d’un marché de poisson, d’une artère achalandée et d’un quai de déchargement. Chants musulmans de 3 différentes mosquées se croisent à 4am, poussés par de puissants haut-parleurs qui font office de réveille-matin.

Nous vous faisons grâce des détails liés à ce que nous avons vu se déverser dans cette petite baie. Disons simplement que le 7e jour, Dieu ne s’est pas reposé. Il fut fort occupé à assembler le tout-puissant système immunitaire des habitants des berges de Manokwari. Il termina tard dans la nuit.

Toujours ces gens porteurs d’une franche gaieté. À défaut de peindre leurs maisons, leurs bateaux le sont superbement, semblent l’être de différentes couleurs selon les familles.

 

            

                      

Ventilateur de la table à carte en panne. Important celui-là, impératif d’en trouver un autre. On mime en Indonésie, compliqué le bahasa. Impatient de vous faire le mime du ventilateur 12 volts au retour. Les gens comprennent naturellement et vite celui du ventilateur 220 volts utilisé dans les maisons ici. Beaucoup de travail pour arriver à 12 volts. On fait comme si on prennais un gros choc en touchant le fil du 220 volts et qu’en fait, on aimerait mieux n’en prendre qu’un petit avec le 12 volts. Ça ne marchait pas bien, les gens regardaient inquiets et faisaient signe de ne pas toucher le fil.

Plus simple dans un magasin de pièces automobiles où le 12 volts y est roi. Derrière le comptoir, une musulmane voilée. Elle prend une grosse batterie, la dépose sur le comptoir et branche le ventilateur pour prouver son bon fonctionnement. Elle le fait avec des gestes lents et précis, s’appliquant à mettre en valeur sa marchandise. Yeux rieurs. Comme au Canadian Tire de Gatineau.

Toujours est-il que nous ne sommes pas venu ici pour le ventilateur mais bien pour obtenir un permis de visite pour la réserve naturelle du Cenderawasih (signifie oiseau du paradis). Entre les branches, à Biak, des murmures sont parvenus à nos oreilles. Paraît qu’il y rôde quelque chose que nous aimerions bien voir. Implique un long détour de 300 miles nautiques, mais l’équipage est partant. Permis obtenu sans trop de problèmes, cap sur le village de Kwatisore au fond du Teluk Cenderawasih. Des huttes de pêche montées sur radeaux en bambou parsèment les eaux côtières. Heureusement, pleine lune avec nous. On a fait les provisions aussi avant de partir parce que c’est pas vrai qu’on peut vivre que d’amour et d’eau fraîche. Avons essayé. Amour, eau fraîche et poisson, ça marche mais c’est plate un peu.

 

                 

                      

               Bateaux de plongée.

 

KWATISORE  (3.11'2’’S 134.52’2’’E)

2 juillet 2012

Parfum de fleurs et de feu de plage. Faisons la tournée des bateaux de pêche traditionnels ancrés aux alentours, tel que recommandé par instructeur de plongée rencontré au supermarché de Manokwari. C’est une réserve, mais ils ont probablement des droits ancestraux. Ce que l’on cherche a tendance à se tenir sous ceux-ci. Il se nourrit des appâts jetés à l’eau pour attirer les thons.

                      

On mime l’animal au pêcheur du premier bateau croisé: rien. Fait signe d’allez plus loin, au bateau suivant.

                       

                                               

Seconde tentative, pêcheur enthousiaste nous dit qu’il y en a deux sous le bateau. On saute tout aussi enthousiastes. Rien. On nous dit de revenir demain matin vers 7h00.

Ancrage devant petit village traditionnel. Chasseurs retournant à la maison nous abordent pour nous offrir une cuisse du kangourou arboricole qu’ils viennent de tuer. Nous montrent viande et peau de l’animal.

                             

                                               

Réveil tôt. Arrivons près du bateau d’hier à l’heure convenue. Ils sont partis, devons allez plus loin vers là bas. Reprenons notre tournée : un, deux, trois, quatre bateaux.  Il nous échappe toujours.

                 

Le cinquième bateau est le bon! Tous à l’eau pour notre premier contact avec le requin-baleine.

 

                         

 

                     

                        

<< Ce géant, je l’ai trouvé vraiment unique, sa peau rugueuse et brillante, son air débonnaire.

Il y a des gens qui disent que les requins sont des animaux dangereux et qu’il faut les rayer de la carte mais ils ont tort. J’aimerais vous faire part de quelque chose que j’ai appris pendant mes lectures. Les tigres, couguars, éléphants tuent beaucoup plus de personnes que les requins et d’habitude quand ils attaquent, c’est des surfeurs qu’ils prennent pour des phoques. Ils ne sont pas si méchants.

Rosi.  >>

 

                    

                           

                 

<< De mon expérience de mousse depuis trois ans, le requin-baleine était…indescriptible. Ou presque. Voici ce que je peux vous en dire.

Paisible mastodonte, faisant des allez-retours du fond à la surface pour happer quelques poissons pas plus gros que votre majeur, il se montre ouvert aux fréquentes visites qu'on porte à son aileron dorsal. Rosemarie s’aventura près de sa gueule pour l’aider à compléter son déjeuner et, profitant d’un moment d’inattention de l’animal, le flatta sous la gueule.

-C’est la partie la plus douce, me confia t-elle en remontant près de moi.

Moi, je me contentai de faire une ballade accrochée sur son aileron. J’avais l’impression qu’il ralentissait quand il sentait que quelqu’un s’agrippait à lui. Je me renseigne auprès de Papa. Lui aussi il a cette impression. Il pense que le requin croit à une autre visite. Des poissons qui le débarrasseraient de parasites.

Revenons à notre mastodonte.

Pour ma part, je trouve qu’il avait un regard intelligent et doux. Splendide.

Une expérience qui m’a marquée.

Camille. >>

 

                              

 

                    

                                 

Accrochée à son aileron dorsal, à contre-jour, les rayons du soleil sur les denticules de sa peau dévoilent une constellation d’étoiles minuscropiques.  Passons une bonne heure à nager avec lui, les filles en raffolent. Beau et silencieux. Pas de dents, nage lente et comportement docile. Doit goûter vraiment mauvais.

 

                      

Biscuits pour l’équipage de pêcheurs et roupies au capitaine pour compenser l’interruption des activités. Cap sur l’île de Roon et le village de Yende.