Nous entrons en Indonésie par le port de Jayapura (Irian Jaya). Fort constraste avec la Papouasie Nouvelle-Guinée qui partage la même île. Autre moeurs, autre monde. Une dizaine de bateaux de pêche traditionnels gardent l’entrée du port. Avons mis un certain temps à les identifier au loin, premier contact avec ce type d’embarcation.
Les formalités d’entrée en Indonésie sont faites sans la peine anticipée. Nous sommes en territoire musulman. Les hauts parleurs des mosquées chantent les prières 5 fois par jour. Discutons avec musulman sur les marches de la mosquée. Beaucoup de monde, beaucoup de circulation, surtout à moto. Gens accueillants.
Passons par le marché de nuit avant d’entrer au bateau. Les commerçants installent leurs kiosques vers 17h00 pour éviter la chaleur accablante du jour. Fruits et légumes en abondance. Autres denrées le quart du prix payé en Papouasie, pourtant voisin. Restockage.
Poussins colorés à vendre sur le marché. Fruits délicieux (rappel goût du marron),
avons oublié le nom.
Un petit dodo pendant la route….
Danau Santani.
Visite du Danau Sentani. Habitations sur pilotis construites le long des berges et des îlots d’un grand lac. Débutons les préparatifs pour se rendre dans la vallée de Baliem vivre quelques jours avec les Danis. Avant 1938 ce peuple n’avait encore jamais eu de contactes avec l’homme blanc. Ont conservé leur mode de vie traditionnel, n’ont adopté ni vêtements, ni modernité. Ils vivent dans des huttes, élevent des porcs et cultivent la patate douce (plus de 70 variétés). Ils accueillent des touristes.
Le port de Jayapura est très profond pour l’ancrage (120 pieds). Garde-côte nous proposent de mettre le voilier à l’épaule avec un de leur bateau-patrouille amarré au quai. Ne sort apparemment pas trop souvent. Arrangement précaire lorsque la houle entre dans le port, les bateaux se tapent.
Le téléviseur du restaurant montre un type sur une civière avec plein de monde autour. Le lendemain, la gentille dame de la garde-côte nous informe que la veille de notre arrivée à Jayapura, le chef de police de la ville a été assassiné. Période électorale rend la région instable, elle nous recommande de quitter vers l’île de Biak plutôt que pour la vallée de Baliem. Avions contacté son patron plusieurs semaines avant notre arrivée. Semblait sécuritaire à ce moment.
On se chicane pour le terrain. Les hollandais étaient ici avant la 2e guerre mondiale, les indonésiens après. Exploitation minière dans le pays provoque problèmes environementaux, contamination palmeraies et eau douce, déplacements de villages entiers etc. Les papous mécontants veulent ravoir leurs terres aujourd’hui.
Ces événements nous font renoncer à nous rendre dans dans la Vallée. Mauvais timming. Décevant car ce sont des lieux chargés d’histoire. Quittons vers Biak.
BIAK (1’11. 2 S, 136’04.7 E) 23 juin
L'ancrage est protégé par un platier situé à +/- 1 mile de l'île mais avec les marées de 14 pieds, la houle arrive facilement à passer par dessus, il se classe bien dans le Top Ten des ancrages les plus rouleurs du voyage. Le vent tombe aujourd'hui, ça devrait par conséquent s'améliorer. Cette escale ne sera pas longue.
Louons mobylettes pour visiter l’île. Zoo jadis aménagé à grand frais que la nature reprend peu à peu. Demeure d’oiseaux aux vastes coloris d’une rare beauté. Pause sur plage prisée par les locaux. Bondée, volleyball, musique pop, pas de maillots. Femmes se baignent habillées, zone musulmanne. On nous prend en photos. Prenons en photo les gens en train de nous photographier.
Cherchons en vain grotte Gua Binsari utilisée par les japonais pendant 2e guerre mondiale. Fascination du capitaine, l’amiral-chef et les 2 sous-amiraux acceptent de suivre. Jeune accepte de nous y guider. Coeur d’un réseau de souterrain, les alliés ont bombardé la grotte tuant du coup 5000 hommes. Les locaux ne s’y aventurent pas la nuit. Jeep, carcasse d’avion, munitions, mitrailettes, casques rouillent près de l’entrée. Notre guide (chrétien) brandit un chapelet à bout de bras et on y descend. Tous chuchottent. On y fait toujours brûler de l’encens, on y dépose encore des fleurs.
Cap vers Manokwari.
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