11 avril - Opua

L’hélice arriva finalement et pris vaillamment sa place sous la coque. Tout heureux de la voir, nous lui avons souhaité la bienvenue et répondu à ses questions concernant le sort de sa consœur. Inquiets, nous nous sommes ensuite demandés s’il était normal de parler ainsi aux objets. Ébranlés par la longue attente ? Une fois rassurés par le gouvernail, nous avons dit au revoir à l’île du sud et mis le cap sur Wellington.




Au moment de quitter les Queen Charlotte Sounds, arrivés au détroit de Cook, le bateau sembla hésiter dans la passe. Le courant et le paysage qui brillait de toute sa gloire nous retenaient. Situation fut corrigée par l’hélice en quelques tours qui s’étendirent finalement sur tout le passage du détroit. Nous avons choisi de traverser par calme plat suite au conseil divulgué par un marin de l’endroit.

Air grave, traits allongés, il lança: « Better watch out in the Cook strait, I swear to God if the weather turns you’ll ……..in your pants ».

Pourquoi en douter ? Il avait l’air très sûr de lui.


  

Nous arrivons à Wellington (41’18S, 174’48E) en plein dans leur festival international des arts. Tout plein d’énergie dans la ville, du monde, des couleurs, des amuseurs publics. Un grand musée tout plein d’étages, érigé à la gloire des Maoris, de la mer et de la Nouvelle-Zélande.

L’eau est trop froide pour qu’on y plonge et ce sont les supermarchés qui nous livrent les fruits de mer. Moules vertes pleines en bouche. Si grosse que chaque coquille a livré aux papilles à la fois une moule et un pétoncle.

C’est beau Wellington, mais les dentistes coutent cher. Passage obligé pour l’ensemble de l’équipage. Les îles qui nous attendent cette année ont aussi des dentistes, mais ils fabriquent probablement eux-mêmes leurs instruments. On fait avec ce que l’on a.

Une fenêtre météo s’est ouverte vers Napier (39’29S, 176’53E), puis une autre vers Gisborne (38’40S, 178’01E) où notre remontée vers le nord fut interrompue. Nous y sommes demeurés coincés à quai pendant 6 jours. Bulletin météo à la VHF : «  50 knot winds, gusting at 60 knot. Sea phenomenal ». Avions entendu « Sea high », « Sea very rough », mais jamais « Sea phenomenal ». Décidemment plein de surprises le climat ici.

  

       

Après que tout ça se fut calmé, le cap fut mis vers Great Barrier Island (36’12S, 175’20E), atteint 43 heures plus tard.

C’est beau Great Barrier Island. Les filles sont aujourd’hui assez grandes pour partir seules en annexe (mais pas trop loin). Camille qui a l’œil de l’aigle et Rosemarie, la fougue du tigre forment une équipe redoutable à la pêche. Elles se laissent guider par les mouettes pour traquer les bancs de poisson. Elles ont ramené le diner du lendemain en moins d’une heure.

Nous étions à Smoke house Bay . Des trippeux y ont aménagé une baignoire, un fumoir à poisson ainsi qu’une grande table avec dessus en granite pour arranger le poisson. Pour la lessive, des cuves avec pressoirs, comme autrefois. Tout ça pour le plaisir de tous. Le bain, ça faisait un bail. La douche ça va, mais prendre un bain sur le voilier, c’est compliqué.

Le feu fut donc allumé dans le petit poêle à bois. Il chauffa l’eau du réservoir de la petite cabane qui abrite le grand bain et la famille s’y jeta et y demeura un long moment.

Des Néo-Zélandais ancrés près de nous sont venus nous offrir du poisson fumé arrosé de sirop d’érable. Aussi apporté une langouste et des moules. Eaux apparemment pas trop froide pour eux. Ils nous ont également enseigné une nouvelle méthode pour mettre les poissons en filets. Beaucoup plus simple et rapide. Ca va servir.

   
     

Saison cyclonique est terminée dans le Pacifique. De retour à Opua, nous sommes à finaliser les derniers préparatifs pour le voyage vers la Nouvelle-Calédonie. Nous sommes sur la ligne de départ, météo donnera le coup d’envoi.