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PICTON (41’17 S, 174’00 E)

 
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3 mars 2012

Nous sommes toujours à Picton, accrochés à un mouillage. Attendons une nouvelle hélice pour le voilier, la nôtre doit être remplacée. Picton est lié à Wellington, à l’île du nord, par un flux constant de traversiers. Inlassablement, ils font l’aller-retour jour et nuit. De très gros engins qui doivent effectuer une rotation de 180 degrés et accoster à reculons pour décharger passagers, voitures et wagons de trains. La zone de manœuvre est relativement étroite, les hélices tournent à plein régime pour le positionner. Ce sont elles qui nous préviennent que le traversier arrive. Ce sont elles que l’on entend, pas les moteurs. L’eau conduit le son à merveille et la coque agit comme une caisse de résonnance. Lorsque le vent ne vient pas troubler la quiétude de la nuit, l’acoustique est particulièrement bonne pour le traversier de minuit et celui de 5h am.

Nous avons fait la connaissance d’un couple de dauphins. Une nouvelle espèce, plus grosse, toute aussi intelligente. Les gens ici, surpris de nous voir y demeurer si longtemps, nous font la jasette. Les étrangers ne font habituellement que passer à Picton. Ils nous disent que les dauphins sont des habitués de la place. Paraît que ce serait une mère ayant adopté le petit d’une autre. Deux dauphins mais seulement qu’une nageoire dorsale. La cicatrice serait le travail d’une hélice.

Peut-être heureux de constater le piteux état dans lequel la nôtre se trouve, ils nous font eux aussi et à leur manière un peu de jasette. Ils sortent doucement la tête hors de l’eau, à la verticale, pour nous regarder. Animaux captivants. L’interaction peut être comparée à celle vécue avec un chien. C’est sûrement ça. Un dauphin, c’est un chien qui est parti nager très longtemps, il y a très longtemps. Ou bien, un chien c’est un dauphin qui est parti prendre une longue marche. Sais pas trop. Une certitude toutefois, notre chien n’est plus.

Il y a plusieurs mois déjà, lors de son séjour à Montréal, il s’en est pris à une Harley Davidson qui passait pétaradante à côté de lui. Toutes proportions gardées, c’est comme si nous chargions un dragon cracheur de feu. La moto n’a pas eu le courage de l’affronter. Ce fût tout autre pour la jeep qui suivait. Jamais n’aura-t-on vu un cœur de lion dans une si petite carcasse. Ce fût un chien d’une grande chienneté.

Des tonnes de cargaison et des milliers de passagers qui débarquent à chaque semaine. Des gens qui passent et notre bateau qui demeure immobile. Nous ne sommes pas habitués. Devrons nous y faire encore un peu, le diamètre de la nouvelle hélice livrée était différent de celui commandé. Encore quelques jours avant de toucher Wellington.

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                  Le chien à Portobello

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