Voilier Dorénavant
Rosemarie, Camille, Mélanie et Jean-Frédéric mettent les voiles..(Y a un chien aussi, mais comme c'est pas une personne, on écrit pas son nom dans le titre pour faire plus court)
20130301
Brisbane (27’28.7S, 153’01.9E), Australie, 1 mars
Sommes ancrés downtown Brisbane . Les néons des tours à bureaux ont remplacé les étoiles et les baleines volent. Les gens conduisent à gauche et utilisent un parapluie pour se protéger du soleil, pas de la pluie. Lorsqu’on parle québécois aux français, ils ne comprennent pas ou répondent en anglais. Lorsque les Australiens nous parlent en anglais, on ne peut que sourire en leur demandant de répéter. Les filles filent à vélo sur un bixie local. Elles roulent la tête en bas sans tomber, vive Newton. Ça se mange du kangoroo, mais ça ne se pêche pas. Malgré tout cela et grâce à tout cela, le processus de réurbanisation de l’équipage va pour le mieux.
20130220
Bali (8’09.5S, 115’01.3E)
Nous y étions le 2 septembre 2012
Le jour se lève sur la mer de Java. Au loin, des points noirs oscillent sur la ligne d’horizon. Des forment se dessinent peu à peu et finissent par dévoiler le bleu de leurs voiles. Des dizaines de petits bateaux partent pour une journée de pêche en mer. Ils tirent des cordes, probablement des filets.
Contournons des plateformes de forage pendant le quart de nuit.
Au levé du jour, même scénario que la veille mais cette fois les embarcations sont plus grosses, elles ressemblent à des drakars, proue et poupe pointant vers le ciel. Ceux-ci reviennent de la mer et se dirigent vers Java que nous longeons. Notre étrave pointe vers Bali.
Nous la touchons à Lovina Beach, sur sa côte nord. Deux bateaux à l’ancre, italien et britannique.
Une odeur de Tiarés accompagne nos pas sur la plage.
En soirée, nous profitons pour la première fois de la grâce des danseurs balinais devant un plat aussi agréable à voir qu’à savourer. La famille se régale pour 20$ au restaurant Astina.
De nouveau à dos de mobylettes, nous disparaissons dans la foulée du trafic à la recherche du monastère et du temple bouddhiste de Banjar. Au bout d’un sentier capricieux, nous les trouvons déserts, les moines sont rassemblés dans un autre village pour l’inauguration d’un temple.
Arômes de clous de girofles et tiarés sur des kilomètres. Frangipaniers et bougainvilliers bordent les routes.
Les clous de girofle sont en fait les boutons de fleurs du giroflier. Ils sont cueillit à la main avant l’éclosion et ensuite séchés au soleil. Un arbre peut produire jusqu’à 30kg de clous annuellement. Depuis longtemps utilisés en cuisine, ils sont de nos jours employés comme antiseptique et analgésique en chirurgie dentaire, pour fabrication de parfum, de cigarettes etc.
Terraces de Munduk.
Dans les villages, passons sous les arcs que forment les lamaks, tiges de bambou d’où pendent de colorés motifs artisanaux. Ils ont été installés pour le GALUNGAN qui vient de terminer. Cérémonie pendant laquelle tous les dieux descendent sur terre pour des festivités qui s’étendent sur 10 jours.
Ci-haut à gauche, fleurs, eau, fruits et encens déposés près de statues hindous tous les jours. Offrandes aux dieux et démons.
Étale d’épices et tamarinier.
<< Je vais vous parler d’une fleur que l’on trouve juste à Bali : la Tiare balinaise. Mais avant un petit retour en arrière.
Nous rencontrons plusieurs sortes de tiares depuis la Polynésie. Cependant, nous n’avions jamais vu de tiares semblables à celle de Bali. Son parfum mielleux et suave ravi les narines. Mmm…
Ses pétales épaisses et colorées (jaune et rose) envoutent les yeux.
C’est ma tiare préférée.
Rosemarie.
En voici des photos.
Et il ne faut pas que j’oublie le safran ! Savez-vous combien il faut de fleurs pour faire 1 kilo ?
200 000 !!! À Bali on peut s’en offrir à 1 $ pour 10 grammes !!! Goût velouté et harmonieux avec le riz…
Voici une recette que j’ai inventée:
Coco Bali
-des épinards frais de préférence ou 1 boite d’épinards en conserve.
-1 petite boite de tomates étuvées.
-1 sachet (en poudre) de lait de coco.
-1 oignon.
-10 gousses d’ail ou plus.
-vos pâtes préférées.
Voici les indications :
Mettez vos pâtes à bouillir. Pendant ce temps, rissolez les oignons jusqu’à tendreté. Ajoutez l’ail. Incorporez les épinards et les tomates et leur jus, puis arrêtez le feu au bout d’une minute. Mettez le contenu du sachet de poudre de coco et mélanger légèrement. Saler, poivrer et ajouter une pincée de safran selon vos goûts.
Verser cette sauce sur les pâtes et déguster !
Pour contrer les désagréments causés par l’ail, disposer quelques branches de persil.
Rosemarie. >>
Kuta, le quartier ''in'' de l’île, nous y sommes attirés par le surf…
La société balinaise est soutenue par une responsabilité collective qui se manifeste quotidiennement. Leur système de caste a une signification principalement religieuse, son importance dans les autres aspects de la vie est en déclin. Aujourd’hui, 90% de la population fait partie de la caste populaire (Sudra) qui inclut beaucoup de gens aisés et fort heureusement, il n’y a pas d’intouchables. De nos jours, le statut social découle plutôt de l’éducation, du succès économique et de l’engagement dans la communauté.
Pour les balinais, chaque activité implique tout le monde. L’organisation des villages, la culture des champs, la création artistique est un effort commun. Une personne fait partie de sa famille, de son clan et de son village, il fait partie d’un tout. Les femmes possèdent souvent les commerces, prendre soin des enfants est donc aussi une affaire communautaire. Les cérémonies et les rituels sont intégrées dans leur quotidien. Il y en a beaucoup et ça ne semble pas être une corvée.
Pura Samuantiga
Les maisons traditionnelles balinaises se composent de plusieurs bâtiments (bale) disposés du nord au sud dans leur cours et entourés d’un mur de pierres. La famille utilise différents pavillons pour manger, cuisiner, dormir, prier ou travailler. Le bâtiment principale, le ''bale banjar'' est utilisé pour les rencontres, débats et pratique de gamelan. La porte d’entrée de la cour le ''Angkul Angkul'' est formée d’une pair de piliers de brique rouge, bordés de deux statues gardiens. Leur présence indique que la famille vivant là, accueille les invités. Après la porte d’entrée, se tient le ''Aling Aling '', mur sensé repousser les mauvaises influences venues de l’extérieur.
À Bali nous croisons la route de nos vieux amis les Myriam. C’est en leur compagnie que nous explorons une partie de l’île. Des amis qu’il est toujours bon de revoir, des moments riches qui nous manqueront. Nous les rencontrons pour la dernière fois avant un moment puisqu’ils se dirigeront ensuite vers la Thaïlande, le Cambodge, le Laos et le Myanmar. Prudence les valeureux, on se revoit au pays.
Malgré la saison sèche, l’île nous offre un paysage tout vert. Le sol volcanique est un terreau idéal pour le développement d’une végétation abondante. Sur nos mobylettes on peut sentir l’air humide et frais à mesure qu’on s’élève vers le mont Catur, remplissons leurs coffres de fraises et clémentines vendues au bord de la route. Les trois cratères des lacs Buyan, Tamblingan et Bratan ainsi que celui du lac Batur alimentent Bali en eau. Au printemps, elle se déverse sur les flancs des montagnes et irrigue les terrasses des rizières.
Avec une économie reposant à 40% sur l’agriculture et 40% sur le tourisme, la gestion de l’eau est devenue un enjeu, surtout si l’on songe que la consommation quotidienne est de 500L/chambre d’hotel. Aussi, les établissements hôteliers soucieux de l’environnement se font de plus en plus nombreux.
Notre course nous mène à présent près du lac Bratan. Venons y voir le temple Ulu Danau construit en 1633 sur l’une de ses rives, en l’honneur de la déesse de l’eau. Principale source d’eau pour les régions du sud de l’île, il est le lieu de nombreuses cérémonies religieuses hindoues et bouddhistes visant à obtenir des pluies suffisantes. Meru, le temple le plus saint, a 11 toits de chaume.
Ces avantages géologiques ont sans doute contribué à la prospérité de Bali, ils ont permis à ses
habitants de développer les arts sous diverses formes.
De l’éphémère panier à offrande déposé au sol chaque matin aux bijoux d’argent décorés en filigrane, en passant par la peinture, la sculpture de bois et de pierre, la gravure, le batik, la céramique, la danse, le théâtre, ce que les balinais touchent est fait avec précision, soin et un sens artistique peu commun.
Étonnamment le mot artiste est absent de leur vocabulaire. Traditionnellement, ce qu’ils fabriquaient de leurs mains n’était pas considéré comme particulier mais simplement quelque chose qu’ils avaient fait et qui pouvait être utilisé dans les temples ou palaces. Aujourd’hui, en visitant Bali on ne peut que penser qu’il y a un artiste en chacun d’eux.
Fabrication de bijoux en argent. Vue sur le jardin depuis l’atelier.
Méthode traditionnelle de fabrication de batik.
Technique de teinture sur coton, soie ou organza où les motifs sont d’abord dessinés à la cire chaude sur les deux faces de l’étoffe. Celle-ci est ensuite plongée dans la teinture qui est absorbée par les parties non réservées à la cire. Le procédé peut être répété de nombreuses fois, en commençant par les tons clairs, pour parvenir à un ensemble complexe aux couleurs variées. La cire est finalement retirée par ébullition.
Les balinais sont fiers et indépendants. En 1906, lorsque les hollandais ont pris Bali, 4000 nobles ont préféré la mort à l’asservissement. Vêtus de leurs plus beaux habits, ils sont tombés sous les balles de l’armée hollandaise lors de raids suicidaires. Ils ont leur propre interprétation de l’hindouisme. Animiste. Ils croient à la même trinité de Brahma, Shiva et Vishnu, que les indiens de l’Inde mais ont en plus leurs propres dieux et esprits. Les bons esprits vivent dans les montagnes et apportent la prospérité, les démons vivent au fond des mers, tandis que les mauvais esprits hantent les forêts et les plages désertes.
Culture d’inspiration hindouiste est très vivante.
Les paniers d’offrandes déposés au sol tous les matins rendent hommage aux dieux et aux bons esprits et repoussent les mauvais. Ils sont fabriqués quotidiennement puisqu’une fois présentée, une offrande ne peut être réutilisée.
Impossible d’ignorer la religion ici car partout on rencontre des temples, des lieux sacrés et ces petits paniers remplis de fleurs. Chaque village compte un minimum de 3 temples.
Les deux jours passés à Ubud nous plongent littéralement dans l’art. De la rue, on a accès à certaines cours intérieures où l’on peut regarder des artistes à l’œuvre. Le soir venu, assistons à une danse Barong au Ubud Palace. Comparativement aux temples, les palaces sont modestes, ce qui nous permet de voir le spectacle de près. Chaque mouvement de cou, de poignet, de doigt, de hanche est empreint d’un sens spécifique. Les mouvements du haut du corps représentent les forces bénéfiques de l’univers alors que ceux du bas évoquent les forces destructrices. Qu’elles prennent la forme de drame ou de rite abstrait, les danses balinaises constituent à la base, un présent offert aux dieux. Elles sont typiquement accompagnées de la musique gamelan, qui a ici un rythme plus rapide qu’à Java : orchestre d’une vingtaine de musiciens rassemblant gongs, tambours, claviers à lames de bronze, xylophones.
Grotte de l’Éléphant.
Nous voulons voir les terrasses de plus près et y descendons en marchant sur les étroits rebords des bassins. Notre route croise celle d’un homme qui nous offre des noix de coco qu’il monte décrocher lui même malgré son âge respectable.
Terraces de riz de Bukit Jambul.
Nous assistons à une dance Kecak. Une cinquantaine de danseurs assis par terre agitent les bras en l’air en chantant. Le choeur répète la syllabe ‘’jak’’ imitant le bruit des armées de singes du Ramayana, très ancienne épopée de la littérature indienne. Le rythme est rapide et envoutant, un danseur entraîné dans une transe marche sur des braises ardentes à la fin du spectacle.
Voyez nos deux court vidéos de la danse Kecak sur you tube http://youtu.be/llhrL9igSnQ
http://youtu.be/xvY9JJ1QDII
Serangan
Les balinais utilisent les mois lunaires, une année dure 210 jours. Pour assister aux cérémonies nous devons être vêtus de façon spécifique. Même le temple est habillé, ce qui a comme fonction de lui donner vie pour la réception des esprits. Les parures de tissus sont souvent d’un motif à carreaux noir et blanc. Il évoque l’opposition entre le bien et le mal et rappelle que le bien ne supprime jamais le mal de façon permanente. L’objectif est de trouver l’équilibre entre ces deux forces, comme le suggère la dance kecak.
Biche à cros.
Marchand de cacahouètes à Kuta
Séchage du poisson. Restauration d’un des temples de Sarangan, pierre de corail.
Motocyclistes à la pêche.
La période de pleine lune fin septembre début octobre, donne lieu à des cérémonies où l’esprit des ancêtres descend du paradis pour visiter les dévoués. Prenons part à l’une d’elles avec notre ami Anthana et sa fille Nila, son fils Goudé fait parti de la dance Barong que nous voyons. Sommes habillés en costumes traditionnels par Amanda, son épouse. Des fruits, gâteaux, fleurs, encens sont présentés en offrande.
Les mouvements des danseurs imitent celui des marionnettes de cuire du théâtre d’ombre. Nous en apprenons un peu plus sur cette danse. La sorcière veuve Rangda essai de tenter son adversaire Barong, gardien aux apparences de lion. Elle force les hommes du village à retourner leurs épées contre eux-mêmes mais au dernier moment, le pouvoir de Barong parvient à empêcher celles-ci de pénétrer dans leur corps. À la fin de la cérémonie, expiation des fidèles fautifs, ils se repentent en poussant des cris, sont soulevés et amenées par des hommes vers le prêtre qui les confessera.
Bateaux de Sarangan, mouillage où nous étions installés.
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